La visite de l’Ambassadeur de France aux forts militaires de l’estuaire de la Chao Phaya.

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De droite à gauche, S.E. M. Jacques Lapouge, François Doré, M. Jean-Marie Verbrugghe.

Son excellence, M. Jacques Lapouge, notre ambassadeur en Thaïlande, a souhaité, avant son retour vers la France, visiter les sites historiques de l’estuaire de la Chao Phaya, qui défendaient l’accès à la capitale siamoise au XIXème siècle. Au cours de cette visite privée du 29 juillet dernier, il était accompagné de M. Jean-Marie Verbrugghe, directeur de zone de la société Bouygues-Thaï, des membres de la Mission de Défense de l’ambassade, et de notre Délégué général, François Doré et de son adjoint, Edouard Beaudeux.

La chaleur de ces jours de mousson était lourde, mais nous avons pu visiter la totalité des installations militaires de l’estuaire, et de ces positions qui furent le site où les forces siamoises et françaises s’opposèrent, lors de ce que l’on a appelé ‘l’Incident de Pak Nam’, le 13 juillet 1893.

Il est bien évident que les circonstances de ces moments qui nous opposèrent, sont bien oubliés aujourd ‘hui, et c’est toujours avec une grande gentillesse, courtoisie et reconnaissance pour notre intérêt, que nous accueillent les forces armées de la marine thaïlandaise qui gèrent les deux forts qui restent sous leur surveillance.

Au temple de Wat Pak Nam, les mêmes, accompagnés du Commander Siraphum
Kraitatong (à gauche) et d’Edouard Beaudeux (à droite).

Après une rapide visite du site du Wat Chedi Pak Nam, autrefois construit sur une île et aujourd’hui rattaché à la terre, et de son haut chedi, point de ralliement de tous les navires qui remontaient vers la capitale, nous avons rejoint la petite île de Phi Seua Samout en traversant le bras de rivière par une haute passerelle suspendue. De là haut, nous pouvions voir les énormes chauves-souris qui décorent la cime des arbres de l’île de sombres grappes brunes.
Le chemin qui a été aménagé au dessus de la mangrove, tout le long de l’île jusqu’au fort militaire du sud, nous a donné l’occasion d’apercevoir nos premiers gobis, ces drôles de petits poissons aux yeux globuleux, qui marchent sur la vase.
Comme partout, l’accueil des troupes fut parfait de gentillesse et nous pûmes retrouver un peu de fraîcheur en regardant le film historique qui retrace les évènements de 1893.

Les soutes à munitions et leurs hautes manches à air pour l’aération des bâtiments.

Un tour complet du fort, nous permit de voir de près les trois gros canons Armstrong, tapis au fond de leurs puits, comme des tigres à l’affût disent les Thaïlandais, des puits faits de briques, parfois elles aussi importées d’Angleterre.
Nos amis Thaïlandais furent heureux de nous faire visiter le nouveau mémorial construit en l’honneur du Roi Chulalongkorn, qui venait juste d’être terminé.

En briques rouges, les emplacements des trois canons Armstrong.

A quelques kilomètres plus au sud, la visite se poursuivit avec la découverte du grand fort du sud, le fort de Chulalomklao, où là encore, l’accueil de la marine thaïlandaise fut parfait.

Vue générale du grand fort de Chula Lom Klao. Les canons sont à gauche.

Après quelques moments de repos pendant lesquels nous pûmes déguster au restaurant de la Marine les délicieux crabes mous de l’estuaire, accompagnés de sauce au curry, la visite reprit : d’abord la visite de l’intéressant musée qui se trouve sous la grande statue du roi, et qui présente toutes les maquettes des navires en présence lors du 13 juillet 1893.

La visite du Musée du fort.

Puis ce fut le clou de la visite, les 7 gros canons à éclipse Armstrong, parfaitement bien restaurés et entretenus, et qui semblent toujours menaçants, sous leur sinistre livrée de peinture noire, et qui crachaient leur obus de 50 kg à plus de 8 kilomètres dans l’estuaire.

A bord du mouilleur de mines Mae Klong.

La dernière visite de la journée d’un programme bien chargé, sera pour le bâtiment ‘Mae Klong’, ancien mouilleur de mines fabriqué au Japon, et aujourd‘hui assagi le long du fort, où l’on se perd dans les étroites coursives et où après avoir grimpé de nombreuses et raides petites échelles métalliques, on profite d’un très belle vue sur l’estuaire et l’en- semble du camp.

S.E. M. Jacques Lapouge signant le Livre d’or de la Marine.

Si toute cette journée au soleil fut parfois fatigante, M. l’Ambassadeur, pendant notre retour vers Bangkok, nous confia ‘combien il avait été heureux de cette visite et qu’il la garderait comme son dernier beau souvenir de la Thaïlande’ où il avait eu l’honneur de représenter la France pendant deux ans.

François Doré
Le Souvenir Français de Thaïlande.

A NOUS LE SOUVENIR A EUX L’IMMORTALITÉ

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