Il y a 70 ans au Nord Tonkin : La tragédie de la R.C.4.

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Les photos ci-dessus des deux faces de la même borne kilométrique française, illustrent parfaitement, en un triste raccourci, la tragédie oubliée des combats qui firent rage en septembre et octobre 1950, tout au long de la Route Coloniale no. 4, la R.C.4, qui suivait la frontière de Chine au Nord Tonkin de Langson à Cao Bang.

Une route longue de 140 Km que l’on appellera ‘La route du sang’.

Une première défaite militaire française qui marquait également le début de l’effondrement de son Empire colonial en Indochine.

Huit bataillons, parmi les meilleurs du corps expéditionnaire français ont été anéantis en quelques jours par les armées Vietminh.

5,000 soldats de l’armée française y disparurent dans les combats ou
dans des camps de prisonniers, d’où beaucoup ne reviendront
jamais.

Le Souvenir Français de Thaïlande souhaite honorer leur mémoire en vous faisant partager ces quelques photos prises sur place, et par nos soins en 1990, à l’occasion du 40 ème anniversaire de cette Bataille des Frontières, et qui en illustrent les principaux repères géographiques.

De Cao Bang à Lang Son :

Au départ de la colonne française, partie du nord, les décors inoubliables de Cao Bang et des calcaires de la frontière chinoise.

Toute cette région du Nord Tonkin est peuplée d’attachantes ethnies montagnardes aux costumes colorés.

Femme Man Tien à Cao Bang
Femmes Man Coc sur la RC4

La ville de Cao Bang est située dans la boucle que créé le confluent de deux rivières. En 1990, elle n’était pas encore reconstruite, après le passage de la brutale invasion chinoise de 1979, qui n’avait laissé que ruines derrière elle.

Cao Bang : les bords du Song Hiem.

Cao Bang est le point de départ de cette RC4, qui va longer la frontière chinoise jusqu’à Moncay, au bord du golfe du Tonkin.

Une route à l’époque qui ressemblait plus à une piste.

Il semble en effet, au vu des témoignages et des reportages visibles sur internet, que petit à petit, tous les vestiges de cette tragédie disparaissent et que la RC4 elle-même, n’existera bientôt plus, remplacée par un nouveau tracé autoroutier moderne.

La RC4 telle qu’elle apparaissait autrefois.

C’est au kilomètre 22, un peu après cette borne kilométrique française vue ci-dessus qui existait encore en 1990, que la défaite française, face aux armées vietminh, semble s’être jouée.

Le Haut commandement français, ayant décidé d’abandonner la région frontalière du Haut-Tonkin, a organisé le repli de la garnison de Cao Bang, tout au nord, en envoyant en recueil, depuis le sud, une deuxième colonne de secours partant de Thât Khê.
Le point de rendez-vous est situé à peu près à mi-chemin d’un trajet de repli, à la hauteur de la cuvette de Dông Khê, qui vient d’ètre occupée par les forces vietminh après de farouches combats.

Vue du haut de la citadelle de Dông Khê vers le sud.

La colonne descendant du nord, doit donc quitter la route et emprunter une piste parallèle à l’ouest, la piste de Quang Liet.

L’entrée de la piste de Quang Liet près du km 22.

C’est au cours de cette manoeuvre, qu’une par une vont disparaître, entre le 1 er et le 7 octobre, toutes les unités françaises engagées, Légionnaires Parachutistes et Tirailleurs Marocains.
Leur but était de rejoindre au sud le poste de Thât Khê, 25 km plus au sud. Bien peu de rescapés y parviendront, face aux nouveaux obstacles qui les attendaient :

Le pont Bascou vu du sud.

5 km avant Thât Khê, encore un endroit célèbre de cette route :
le pont Bascou qui lui aussi avait été coupé par des saboteurs ennemis.

Puis c’était enfin l’arrivée à Thât Khê.

L’entrée du poste français.
Carcasse de l’automitrailleuse.
Les belles maisons de Thât Khê aujourd’hui disparues.

La RC4, quelques kilomètres plus au sud, rejoignait le pont qui franchissait la rivière Song Ky Kong, protégé par un poste français. Les sapeurs vietminh avaient fait sauter la partie centrale de ce pont au début du mois d’octobre 1950.

Vue depuis le poste.
Vestiges du pont sur la rive sud.

Après le passage du poste de Na Cham, la route traversait le
village Thô de Dong Dang.

Enfin, 14 km plus loin, c’était l’arrivée dans la ville de Lang Son, où se trouvait l’Etat-major français.

Nous remercions nos adhérents Bernard Teissier et Jean-Luc Martin pour leur aide amicale dans nos recherches.

Pour ceux qui voudraient en savoir plus, nous leur recommandons les ouvrages toujours remarquables publiés par la société ‘Indo Editions’ de Cyril Bondroit et le blog ‘Indochine. Arrêt sur image’ de Jean-Luc Martin

Toutes les photos sont datées de 1990 et sont propriété de l’auteur.

François Doré
Le Souvenir Français de Thaïlande.

A NOUS LE SOUVENIR A EUX L’IMMORTALITÉ

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